Françoise de Maintenon, l'épouse secrète
Françoise d’Aubigné née en prison le 24 novembre 1635. Son père, Constant d’Aubigné y est incarcéré pour le meurtre de sa première épouse et de son amant. Sa seconde femme, Jeanne de Cardihac lui a déjà donné deux fils : Constant (1628-1646) et Charles (1634-1703). Jeanne reste auprès de son époux et met au monde son dernier enfant derrière les barreaux. La petite Françoise est d’abord envoyée chez de la famille proche avant que Constant ne sorte de prison et n’emmène sa femme et ses enfants en Guadeloupe pour y faire fortune. Là bas, il les abandonne lorsqu’il se rend compte de son échec. Deux ans après, Jeanne revient à Paris où elle apprend la mort de son époux. La famille de Françoise vit alors dans la misère. Une tante se propose alors de prendre en charge l’éducation de l’enfant. Françoise part vivre chez cette tante où elle passe ses journées à garder les oies. Elle est ensuite envoyée au couvent des Ursulines à Niort. En avril 1652, on lui fait épouser Paul Scarron, de 25 ans son aîné. Ce vieux poète a pris Françoise sans dote mais a perdu l’usage de ses jambes après une chute dans une rivière glacée. Françoise accepte de devenir sa femme pour échapper au couvent. Elle fréquente bien vite les salons de préciosité mais se retrouve veuve à l’âge de 25 ans à la mort de Paul Scarron. Françoise, couverte des nombreuses dettes de son défunt mari, doit abandonner ses biens et se retire au couvent des Hospitalière où elle bénéficie tout de même d’une faible pension accordée par Anne d’Autriche. En 1669, son amie Athénaïs de Montespan lui demande de prendre soin secrètement de l’enfant qu’elle vient de donner au roi. Françoise accueille bientôt un second bébé de la marquise, un fils, en 1670. Françoise élève les enfants illégitimes du roi comme si ils avaient été les siens. En 1673, une fois que Louis XIV a légitimé ses bâtards, Françoise Scarron vient vivre à la cour en tant que gouvernante des enfants de Sa Majesté et de la marquise de Montespan. Mais Françoise supporte de moins en moins les colères d’Athénaïs qui lui reproche de s’accaparer ses enfants et plus particulièrement le duc du Maine. En effet, Louis-Auguste, né en 1670 souffre d’un problème de jambes qui demande des soins particuliers et plusieurs traitements lourds. Louis XIV adore ce fils et prend régulièrement des nouvelles de sa santé. Par conséquent, il passe de plus en plus de temps avec Françoise. Ce fils que Mme Scarron nomme « mon Mignon » finira par détester sa mère. En 1675, le roi titre Françoise marquise de Maintenon et lui assure un revenu confortable. Pour certains, à ce moment, Louis XIV commença à porter un grand intérêt à Françoise. En 1679, le roi prend une nouvelle maîtresse, Angélique de Fontanges. Bien que cette relation fut courte, elle sonna la fin du règne de la marquise de Montespan. L’année suivante, Françoise de Maintenon quitta son service pour devenir dame d’atout de la dauphine Marie-Christine de Bavière. Elle essaya ensuite de rapprocher le roi de la reine Marie-Thérèse pour son Salut. Après la mort de celle-ci, la marquise de Maintenon épousa secrètement le roi dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683. Françoise s’intéressa de très près à toutes les affaires politiques et militaires du royaume. En 1686, elle cré avec le roi l’établissement de Saint-Cyr, un couvent qui accueillait les jeunes filles pauvres de la noblesse. Françoise trouva une fille en la personne d’Adélaïde de Savoie qui épousait en 1696 le petit-fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne. La jeune fille finie par l’appeler « ma tante ». Hélas, en 1712, la variole emporta la duchesse de Bourgogne puis son époux. Louis XIV et la marquise de Maintenon éprouvèrent un vif chagrin, peut être le plus gros qu’ils n’avaient jamais eu tant ils étaient attachés à Adélaïde. A la mort de roi en 1715, Françoise partie pour Saint-Cyr où elle mourut le 15 avril 1719.
pour en savoir plus : "Louis XIV, le bon plaisir du roi" de Michel de Decker