Marguerite d'Autriche, fiancée de Charles VIII
Elle aurait dû être reine de France mais ne le devint pas : Marguerite de Habsbourg-Autriche née le 10 janvier 1480 à Bruxelles dans l’actuelle Belgique. Archiduchesse d’Autriche, elle est la fille de Maximilien Ier, empereur Romain-Germanique et de Marie de Bourgogne. Orpheline de mère à l’âge de 2 ans, Marguerite est fiancée l’année suivante au roi Charles VIII. Quittant sa famille pour la France, Marguerite se lit très vite d’amitié avec son fiancé. Pourtant, le jeune roi a 13 ans alors que la petite archiduchesse n’en a que 3. Le mariage est prévu dans quelques années et en attendant, Marguerite se doit d’apprendre les coutumes et la langue de son pays d’accueil. Charles VIII voit en elle une amie, une petite sœur et lui ait très attaché. Au fils des années, Marguerite est de plus en plus proche du jeune roi et se voit bientôt reine de France. Or, la mort du duc de Bretagne François II vient chambouler les projets de mariage. Ce dernier ne laissant pas de fils à sa mort, c’est sa fille, la jolie Anne de Dreux qui devient duchesse de Bretagne. Ce duché ne fait pas encore parti de notre France actuelle et la sœur aînée de Charles VIII, Anne de Beaujeu, décide de renvoyer Marguerite pour faire épouser à son frère la duchesse Anne qui apporterait en dote la Bretagne. Marguerite d’Autriche est répudiée en 1489 à son grand désespoir et à celui de Charles. L’archiduchesse n’a que 9 ans. Etonnant coup du sort, le 19 novembre 1490, Anne de Bretagne, convoitée par la couronne de France, devient sa belle-mère en épousant Maximilien Ier. Anne de Beaujeu parvient à faire annuler l’union l’année suivante. Ainsi, en 1491, Anne de Bretagne, ex-belle-mère de Marguerite d’Autriche, devient la femme de l’ex-fiancé de la petite archiduchesse. Charles VIII et Anne de Bretagne envoyèrent à Marguerite quelques présents, dont des bijoux, pour la consoler d’avoir perdu la couronne de France. Elle fut remariée pour raison politique à Don Juan de Castille le 3 avril 1497. Le 4 octobre de la même année, le prince de Castille meurt, laissant Marguerite enceinte. Elle accouchera avant terme d'une fille mort-née en novembre. Par la suite, de nombreux prétendants demandent sa main à Maximilien qui la remarie avec le duc de Savoie Philibert II le Beau en 1501. Le mariage est heureux bien que stérile. La nouvelle duchesse de Savoie se partage avec son époux entre les châteaux de Bourg et Pont d’Ain. Hélas, Philibert meurt en 1504 d’une pleurésie. Bien qu’elle soit encore jeune, Marguerite ne se remaria pas et éleva les enfants de son frère aîné Philippe Ier de Habsbourg, mort en 1506. Parmi ces enfants, se trouve le futur Charles Quint. La duchesse de Savoie fit construire le monastère de Brou près de Bourg-en-Bresse dans l’Ain puis l’Eglise de Brou, véritable chef-d’œuvre de l’art gothique du XVIe siècle. C’est dans cette Eglise, dont elle suivit la construction avec beaucoup d’attention, que Marguerite fera transporter les restes de son époux Philibert II. Marguerite d’Autriche devint également gouvernante des Pays-Bas dont l’empereur était son neveu, Charles Quint. Ce dernier fut souvent en conflit avec François Ier (dont l’épouse Claude de France était la fille d’Anne de Bretagne) et c’est Marguerite qui le 5 aout 1529 signa la Paix des Dames (ou Paix de Cambrai) avec Louise de Savoie (mère de François Ier). Victime d’une blessure au talon qui fini par se gangrener, Marguerite d’Autriche mourut le 1er décembre 1530 à Malines d’où elle gouvernait les Pays-Bas. En 1532, sa dépouille fut transférée dans l’Eglise de Brou auprès de Philibert II. On peut dire que durant toute sa vie, Marguerite aura été accompagné de l’ombre d’Anne de Bretagne qui épousa son père puis son fiancé et dont la fille fut l’épouse du roi de France ennemi de son neveu Charles Quint.