Le comte de Vexin, fils de Louis XIV
Fils du roi Louis XIV et de la marquise de Montespan, le petit garçon né le 20 juin 1672 dans le château du Génitoy. C'est un enfant chétif et sa gouvernante, Mme Scarron doute qu'il ne vive bien longtemps. Il a de plus des problèmes de formations : sa colonne vertébrale est de travers, l'une de ses épaules est plus haute que l'autre et il demeure bossu. Conformément au souhait du roi, l'enfant est baptisé Louis-César. Il vit comme ses aînés dans l'ombre de la cour jusqu'au 20 décembre 1673, date à laquelle Louis XIV légitime les enfants d'Athénaïs de Montespan. Louis-César est titré comte de Vexin. Craignant pour sa santé fragile et le destinant à l'Eglise, le roi le fait également abbé de Saint Denis. En 1674, Louis-César vient s'installer à la cour avec son frère aîné le duc du Maine, sa sœur Mlle de Nantes et leur gouvernante Mme Scarron. Les médecins de la cour tentent alors sans succès de faire disparaître sa bosse par tous les traitements possibles et imaginables. Cela nuit plus à l'enfant qu'autre chose. Dés 1675, la santé de Louis-César se dégrade : il est veillé par sa mère, sa tante Mme de Thianges et la reine Marie-Thérèse vient même prendre de ses nouvelles. Encore une fois, on craint qu’il ne meure. Pourtant, il survit mais c’est en 1678 que l'état du comte de Vexin se dégrade brutalement. Il ne quitte guère son lit et ne supporte plus la lumière du jour. Depuis que Louis XIV a mis un terme à sa liaison avec elle, la marquise de Montespan passe une grande partie de son temps auprès de son fils. Elle veille ainsi sur lui durant plusieurs mois dans le noir complet de la chambre du prince. Louis-César s’éteint malheureusement le 10 janvier 1683 après une vie de souffrance. Il fallu arracher la marquise de Montespan du lit de son fils. Il fut enterré à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Peu avant de mourir, Louis-César avait eu ces mots pour sa gouvernante Mme de Maintenon : «« Madame, tout le temps que vous avez été commise pour surveiller ma conduite, j'ai tâché, autant qu’il a été en moi, de vous obéir pour montrer ma déférence à mes parents qui vous avaient placée auprès de nous ; Mme de Thianges, que j’aime pourtant de tout mon cœur, s’est bien trompée et, sans le vouloir, a bien trompé sa sœur en l’assurant que vous étiez franche et bonne, tandis que vous n’êtes ni l’un ni l’autre. Ne croyez pas que ce soit l’amour que vous portez à Mr du Maine qui inspire de la jalousie et qui m’empêche de vous aimer ; non, c’est parce que vous m’avez toujours conseillé la dissimulation, que vous me repreniez avec humeur quand je disais ce que je pensais, et que vous ne vous êtes pas cachée devant nous de ne pas aimer Mme de Montespan, tandis qu’elle vous comblait de bontés. Cela est vilain d’être ingrat, et je le dis devant ma bonne amie (c’est ainsi que le comte de Vexin aimait appeler sa mère) et devant Mme de Thianges : vous êtes une ingrate. »
Source des dernières paroles du comte de Vexin : "Louis XIV et son siècle" d'Alexandre Dumas