Catherine Ire, la bien-aimée de Pierre le Grand
Le 24 novembre 1684, Elisabeth de Moritz, épouse de Samuel Skavronski, donne naissance à une fille, Marthe Skavronska, en Livonie. Le couple est pauvre et vit dans une ferme. L’année suivante, la petite Marthe perd sa mère. Pendant la guerre russo-suédoise, Marthe est violée et sur le point d’entrer dans un bordel. Elle évite ce déshonneur en épousant un soldat suédois, Jean Rabe. Ce dernier la vendit pour sa grande beauté et Marthe fut forcée de se prostituer après la prise de Marienbourg par les russes. Tombé sous le charme de la jeune femme, Alexandre Menchikov, chef militaire et ami du tsar Pierre le Grand, parvient à acheter Marthe et l’emmène à Moscou. Si Menchikov avait pour projet d’en faire sa femme, il due vite céder la place au tsar qui était tombé amoureux fou de Marthe qui avait pris le nom de Catherine. A cette époque, Pierre le Grand était marié à Eudoxie Lopouhine dont il avait un fils, Alexis. De plus, Catherine n’était pas de haut rang. Pourtant, Pierre Ier décida de garder Catherine et de l’installer auprès de lui. Catherine lui donna plusieurs enfants avant que le tsar se décide et divorcer de sa première femme pour épouser secrètement Catherine le 8 novembre 1707. Durant longtemps, Pierre le Grand garda son union secrète même pour ses ministres et sa famille. Ce n’est qu’en 1711 qu' il présentera Catherine comme son épouse et non plus comme une maîtresse. C’est cette année que Catherine suit le tsar lors de sa campagne contre les Turcs. L’année suivante, Pierre Ier organise son mariage officiel avec Catherine. Bien que le tsar ait eu quelques relations durant son second mariage, Catherine resta le grand amour de sa vie qui parvenait à apaiser ses colères et à le comprendre. Catherine est décrite comme chaleureuse, gaie et robuste ne se montrant jamais maussade. Soutenant son époux dans sa politique, Catherine joua un rôle déterminant pour la Russie : en 1711, elle avait négocier avec l’ennemi turc qui tenait le tsar et donna tous ses bijoux pour obtenir le départ du Grand Vizir. La paix fut signée grâce à l’épouse de Pierre le Grand. Catherine était toujours présente aux côtés de son époux, approuvant ses décisions et le soutenant dans les moments de doute. Le couple, très uni, aura douze enfants dont malheureusement beaucoup mourront en bas âge :
- Pierre (1704 -1707)
- Paul (1705 -1707)
- Catherine (1707 -1708)
- Anne (1708-1728)
- Elisabeth (1709 -1762)
- Nathalie (1713 -1715)
- Marguerite (1714 -1715)
- Pierre (1715 -1719)
- Paul (1717 -1717)
- Nathalie (1718 -1725)
- Pierre (1723 -1723)
- Paul (1724 -1724)
En 1724, Catherine était faite tsarine et devenait officiellement Catherine Ire. Après le sacre de son épouse, Pierre Ier commença par être gagné par la fatigue. Sa santé se dégrada et il souffrait de maux de têtes ajoutés à des problèmes de reins. Le 25 janvier 1725, le tsar voulu faire son testament mais tomba dans le coma avant d’avoir écrit à qui il léguait le pouvoir. Pierre le Grand mourut le 8 février sans avoir repris connaissance. Durant les derniers jours du tsar, Catherine Ire était restée à ses côtés. Menchikov songea a épouser la jeune veuve afin d’exercer le pouvoir. Un autre chagrin allait frapper la tsarine : le 8 mars de la même année, sa fille Nathalie mourrait rejoignant Pierre le Grand dans la cathédrale où reposait la famille des Romanov. Catherine Ire, reconnue souveraine de toutes les Russie ne se remaria pas. Elle poursuivit l’œuvre de civilisation entreprit par Pierre Ier laissant néanmoins beaucoup de pouvoir aux ministres et à Alexandre Menchikov. En 1727, Catherine Ier s’éprit d’un jeune officier et commença un régime afin de perdre du poids. S’en suivirent d’importants troubles cardiaques. Le 21 janvier 1727, la tsarine passa en revue vingt mille hommes dans un froid glacial après la bénédiction des eaux glacées du fleuve. Catherine Ier tomba malade et s’éteignit le 6 mai 1727 à 42 ans. Dans son testament, elle désignait comme successeur Pierre II, fils d’Alexis et petit-fils de Pierre le Grand et de sa première épouse Eudoxie.